Von Sternberg dirigera 5 autres films avec Dietrich, remplissant ainsi la mission confiée par les studios Paramount : concurrencer la Divine, Greta Garbo, l'icône de la Metro Goldwyn Mayer.
Il aura suffit d'une seule séquence de Morocco, d'une durée inférieure à 2 minutes, pour que Marlene Dietrich crée son propre mythe. Vêtue d'un smoking, arborant le chapeau haut-de-forme, elle chante la romance écrite en 1900 par le français Henri Crémieux, Quand l'amour meurt, vole un baiser à une spectactrice mi-consentante, mi-offusquée, et jette une fleur au superbe légionnaire incarné par Gary Cooper! Hollywood, sise dans la prude Amérique, sait se jouer des conventions dès qu'il s'agit de fabriquer du mythe.
Soixante trois ans plus tard, Madonna, affublée d'un costume identique, mêlera habilement son tube Like a Virgin aux accents lancinants de Falling in love again, l'adaptation américaine de Ich bin von kopf bis fuss auf liebe eingestelt, chanson du film L'ange Bleu composée par le talentueux Friederich Hollaender. La chanteuse Italo-américaine connaît ses classiques et use de références qui la placent au rang des plus grandes stars du XXième siècle. Après sa première période post-punk, Madonna s'inspirait en effet, pour le clip de sa chanson Material Girl tourné en 1984, d'une scène du film Les hommes préfèrent les blondes où Marilyn Monroe chantait Diamonds are the girl's best friends. Lorsqu'elle reprend l'image de Dietrich dans Morocco en 1993, Madonna rend hommage à Marlene disparue peu de temps auparavant. Elle patiente encore 10 ans, à l'occasion de la cérémonie des MTV Awards de 2003, pour provoquer en direct l'émoi (ou l'emoustillement) des télespectateurs, embrassant goulument les bouches de Britney Spears et de Christina Aguilera, autre clin d'oeil à Morocco.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire